Marie-Andrée Leclerc-Auger : La Passion du hockey – De la glace à la surface

Elle a dominé pendant plusieurs années sur la glace avec sa rapidité et son lancer dévastateur. Maintenant, c’est sur une surface de Hockey-Balle que Marie-Andrée Leclerc-Auger fait des dommages. Une chose est certaine, l’élément central qui la pousse encore aujourd’hui à exceller, c’est la passion du sport.
C’est dans la petite municipalité d’East Angus à l’âge de 4 ans que Marie-Andrée débute le hockey. Au début de l’adolescence, avec un talent évident, ses parents doivent la voyager régulièrement jusqu’à Sherbrooke afin qu’elle puisse s’aligner avec des équipes double lettre. « Mes parents me voyageaient jusqu’à 4 fois par semaine de East Angus à Sherbrooke pour me permettre d’évoluer avec les meilleurs et aider mon développement ». Elle se taille une place sur l’équipe du Québec des moins de 18 ans et participera à deux championnats Canadiens en Colombie-Britannique ou elle remportera l’argent à ces deux occasions. Le rêve olympique est bien entamé à ce moment. Elle représente les Cheminots du Cégep de St-Jérôme pendant 3 saisons et remporte le championnat des pointeuses et des marqueuses à sa dernière saison avec une récolte record de 57 buts et 46 passes. Ses 103 points obtenus en 2007-2008 constitue également un record qui tient toujours aujourd’hui. Elle participera ensuite à un camp de développement de l’équipe nationale féminine, malheureusement sans arriver à se tailler un poste. Elle n’obtiendra pas d’autre chance de se faire valoir au niveau national par la suite. C’est ainsi que le rêve olympique s’éteint.
L’étape suivante se veut l’université. À sa première année sur le circuit universitaire en 2008-2009, alors qu’elle s’aligne avec les Martlets de l’université McGill, elle remporte le titre de recrue de l’année au Canada, ainsi qu’au Québec avec 18 buts – 28 passes pour un total de 46 points. Elle remporte également le titre de meilleure buteuse de l’équipe, qui remportera le Championnat Canadien pour une 2e année consécutive. Marie-Andrée poursuivra ses études en enseignement de l’éducation physique à l’Université de Montréal et s’alignera pendant une saison et demie avec les Carabins de l’UdeM, soit jusqu’à la saison 2010-2011. Vient ensuite le choix personnel d’arrêter le hockey et de prioriser ses études. Une fois son baccalauréat en poche, elle retourne s’installer en Estrie de façon permanente. « C’est vers 2013 que j’ai vraiment eu la piqûre du DEK. Ça m’amenait un certain niveau compétitif qui me manquait depuis la fin de ma carrière de hockeyeuse et ça me permettait de rejouer avec des anciennes coéquipières et amies ».
Elle entreprend sa carrière d’enseignante en éducation physique au primaire à la commission scolaire des Cantons, continue de jouer au DEK et en 2014 elle accroche une corde de plus à son arc alors qu’elle accepte le poste d’entraîneuse-chef des Cougars du Cégep de Champlain-Lennox. « La fibre de coach je l’ai depuis toujours. Donner des trucs, j’aime coacher ». Une première expérience concrète qui l’emballe. L’année suivante, alors qu’elle est enceinte et doit diminuer ses activités, elle poursuit un rôle d’entraîneuse auprès de la même équipe, mais à titre d’adjointe cette fois-ci. C’est à ce moment que la donne change. Pendant son congé de maternité elle doit prendre une pause en tant que joueuse, mais continue tout de même d’accompagner son équipe et ses amies lors des matchs. « Ils me posaient toujours beaucoup de questions, me demandaient des trucs. Elles m’ont demandées de les ‘’coachers’’. Moi j’aimais déjà ça, donc j’ai dit oui. Les filles elles ont souvent moins de bagages, donc elles sont très à l’écoute et veulent s’améliorer.» C’est donc ainsi qu’elle a commencé, avec un petit groupe de femmes qui voulaient en apprendre davantage et se perfectionner. Elle y prend goût encore davantage et c’est à ce moment que l’idée de se partir une petite entreprise arrive. « Ce que je veux le plus, c’est transmettre ma passion ». MHOCKEY était né. De quelques conseils à des coéquipières et amies, l’entreprise offre maintenant des cliniques pour tous les calibres. Ils ont des camps de jour pour juniors, des tournois et des cliniques d’entraîneurs. Marie-Andrée est régulièrement sollicitée pour aider dans d’autres régions, donner des conseils à des groupes de jeunes joueurs. « En étant enseignante, j’ai des outils, je peux vulgariser pour les jeunes, les aider à se développer ». L’important pour elle, est de créer de bonne base pour l’entreprise, avoir une crédibilité et qui sait peut-être un jour en vivre. « Je serais la fille la plus heureuse du monde si je pouvais juste avoir MHockey comme travail, mais je suis consciente que c’est difficile. Présentement l’entreprise grandit, on apporte du soutien et j’en suis heureuse. Pour moi le but s’est de faire évoluer le sport, autant chez les adultes que chez les jeunes, en le pratiquant en bas âge et toute l’année».
Ce désire-là, Marie-Andrée l’a également au niveau de sa performance personnelle sur la surface de jeu. En décembre 2017, elle se voyait sélectionner parmi des centaines de joueuses du calibre « Open » pour représenter le Canada sur la scène mondiale. Elle vient d’ailleurs tout juste de remporter avec ses coéquipières de l’équipe canadienne, le championnat du monde de Dek Hockey (3 contre 3) qui avait lieu à Bratislava en Slovakie en novembre dernier. « C’était bien, mais il y avait peu de monde, ce n’était pas très publicisé ». L’équipe Canadienne a dominé l’événement d’un bout à l’autre pour mettre la main sur le championnat, avec une victoire convaincante de 14-2 contre la Grande-Bretagne. « C’est certain qu’ici on a beaucoup d’avance sur les autres pays, mais le but de tout ça c’est aussi de faire évoluer le sport ». Elle jouera à nouveau dans un championnat du monde, mais cette fois-ci dans le formule à 4 contre 4. Le tournoi aura lieu aux Îles Turquoises en octobre 2019. Un autre beau moment pour elle de faire rayonner son sport et de continuer à transmettre sa passion. « Si jamais le sport se rend aux Olympiques, je serai très fière d’avoir été dans les premières à m’y être vraiment impliquée. Peut-être que je réaliserai mon rêve olympique comme ça, soit comme coach ou joueuse ».
Texte - CSP